suivi des expulsions et des questions européennes à la CIMADE, Sophie Baylac a visité de nombreux centres sur le continent et participé au rapport parlementaire européen sur le sujet. L'Europe a validé la possibilité de maintenir en rétention les migrants « clandestins » pendant 18 mois. Or on constate de plus en plus de violences, de suicides ou d'automutilations. Pourquoi ? [*Sophie Baylac*]. En visitant ces centres fermés, centres d'accueil, zones d'attente, nous avons constaté qu'il y avait une très grande diversité de conditions, mais nous avons relevé des constantes. Certaines sont particulièrement dramatiques. Ainsi, [url=http://www.burberrymagasin.fr/c-13-Burberry-Femme/c-23-Chemise-Burberry-Manches-Courte]Chemise Burberry Manches Courte[/url] le principal sentiment qu'expriment les retenus est celui d'une profonde injustice. On ne rappelle jamais assez que ces personnes n'ont commis aucune infraction, aucun délit, aucun crime, sinon de ne pas avoir de papiers en règle pour franchir une frontière et séjourner dans un pays étranger. Toutes les auditions que nous avons réalisées, des retenus mais aussi des personnels et des associations qui interviennent dans ces centres, ont confirmé les effets psychologiques dévastateurs de l'enfermement. Des effets d'autant plus graves, plus traumatisants quand il s'agit d'enfants, parfois de très jeunes enfants. Ces troubles peuvent être bien sûr aggravés par les conditions matérielles de la rétention et par sa durée, mais surtout par les impossibilités de communiquer, liées au manque de traducteurs, par le manque d'information sur leurs droits, sur leur avenir. Les gens se replient sur eux-mêmes, certains ne se lavent plus. Ces personnes qui n'éprouvent aucun sentiment de culpabilité sont par ailleurs traitées comme des coupables, elles se sentent humiliées : limitations au droit de visite, de sortie à l'air libre, pratiques de confinement dans des cellules très étroites, quand il n'y a pas surpopulation, pratiques très courantes de mise en isolement. Ce qui n'exclut pas, bien sûr, l'usage de la violence. Les gens sont ballottés du centre au tribunal, ou du centre à l'hôpital au gré des horaires de l'administration, sans qu'on leur demande leur avis. Être traités comme des criminels aggrave ce sentiment d'impuissance, d'injustice et d'incompréhension. Même si les conditions matérielles des centres français sont relativement meilleures qu'en Grèce, à Malte ou à Lampedusa, et la durée du séjour plus courte, on y assiste aux mêmes révoltes, aux mêmes incendies et aux mêmes automutilations qu'ailleurs. La révolte, plus collective, est plus rare que l'autodestruction... [*Sophie Baylac*]. C'est plus rare, oui, mais c'est en progression : il y a eu en moins d'un an les incendies de Vincennes, [url=http://www.burberrymagasin.fr/c-95-Echarpe-Burberry/c-97-Cheche-Burberry]Cheche Burberry femme[/url] [url=http://www.burberrymagasin.fr/c-50-Burberry-Homme/c-51-Blouson-Burberry]Blouson Burberry @#$%&[/url] de Bordeaux, [url=http://www.burberrymagasin.fr/c-50-Burberry-Homme/c-77-Tee-shirt-Burberry-Manches-Courte]Tee shirt Burberry Manches Courte[/url] de Toulouse... Le plus souvent, les gens se replient sur eux-mêmes. Il y a tant d'opacité sur les procédures, tant d'inconnues sur le moment où on peut être libéré ou expulsé que l'espoir disparaît peu à peu. D'autant que pour certains c'est la mort qui les attend au retour. Cet enfermement s'est complètement institutionnalisé, banalisé, en France en particulier, @#$%& toute la politique du chiffre et la dépersonnalisation qu'elle implique. Les véritables situations des personnes ne sont pas étudiées avant la mise en rétention. Cette dimension pathogène est-elle prise en compte ? [*Sophie Baylac*]. Non. Il y a un médecin, une infirmerie, mais ils ne sont pas là pour veiller à l'état psychologique des retenus. Le personnel policier, lui non plus, n'a pas reçu de formation spécifique. Et de toute façon, l'enfermement est un moyen disproportionné par rapport à son objet. Le nombre de personnes réellement « éloignées » est sans rapport @#$%& le nombre de celles qui passent, chaque année, en centre de rétention. Autre disproportion : le coût exorbitant de toute cette politique pour éloigner 30 000 personnes par an à un moment où l'État veut réduire le nombre de ses fonctionnaires. En fait, il s'agirait de faire comprendre que les frontières ne doivent pas être franchies. Seulement, le message ne passe pas. P

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